- échevelé
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• eschevelede v. 1050; de é- et chevel → cheveu1 ♦ Dont les cheveux sont en désordre. ⇒ ébouriffé, hirsute. « échevelées comme des bacchantes » (Saint-Simon).2 ♦ Fig. Désordonné, effréné. Une danse échevelée. « Du cauchemar le plus capricieux et le plus échevelé » (Gautier). Romantisme échevelé.⊗ CONTR. Peigné. Sage.échevelé, éeadj.d1./d Dont la chevelure est en désordre.d2./d Fig. Débridé, effréné. Une course échevelée.⇒ÉCHEVELÉ, ÉE, part. passé et adj.I.— Part. passé de écheveler.II.— Adj. Dont les cheveux non peignés sont épars, en désordre. Femme échevelée. Lorsque avec ses enfants vêtus de peaux de bêtes, Échevelé, livide au milieu des tempêtes... (HUGO, Légende, t. 1, 1859, p. 47). Il courut ouvrir, tout échevelé (TRIOLET, Prem. accroc, 1945, p. 262) :• Féodor avait pris entre ses mains la bonne tête échevelée de la bonne Matrena et la serrait sur sa poitrine.G. LEROUX, Rouletabille chez le tsar, 1912, p. 136.— P. anal. Qui offre une ressemblance avec les cheveux en désordre. Arbres, flots échevelés. Une espèce d'arbres, dont le feuillage échevelé, et les fruits en cristaux forment, avec les débris pendans, de beaux accords de tristesse (CHATEAUBR., Génie, t. 2, 1803, p. 157).— Au fig.♦ Effréné, désordonné. Danse échevelée; galop échevelé. Maintenant voilà qu'on danse une chose excentrique et sans nom, qui ressemble à ça (...). (Il danse un pas échevelé.) (MEILHAC, HALÉVY, Belle Hélène, 1865, III, 5, p. 265).♦ Excessif, insensé. Bêtise échevelée; patriotisme échevelé. Romantisme échevelé (HUYSMANS, À rebours, 1884, p. 214).Prononc. et Orth. :[
]. N'est pas compris dans les exceptions où il y a hésitation entre [e] fermé et [
] ouvert pour é protonique (cf. échelon) car le 1er [
] muet ne tombant jamais, on prononce toujours l'initiale [e] fermé. C'est sous l'influence de chevelu, chevelure prononcés [
], [
] que c'est le 2e [
] qui tombe dans échevelé [
] et non le 1er donnant la prononc. [
]. Cf. MART. Comment prononce 1913, p. 173. L'adj. est admis ds Ac. 1694-1932. Fréq. abs. littér. :348. Fréq. rel. littér. :XIXe s. : a) 642, b) 762; XXe s. : a) 459, b) 246. Bbg. MAT. Louis-Philippe 1951, p. 72, 202, 238.
échevelé, ée [eʃəvle] adj.❖1 Dont les cheveux sont épars, en désordre. ⇒ Ébouriffé, hérissé, hirsute. || Des jeunes gens échevelés. || Tête, perruque échevelée.1 Toutes ces femmes qui étaient à Saint-Cloud, criant échevelées comme des bacchantes.Saint-Simon, III, 29.2 Lorsque avec ses enfants vêtus de peaux de bêtes,Échevelé, livide au milieu des tempêtes,Caïn se fut enfui (…)Hugo, la Légende des siècles, II, « La conscience ».2.1 Angèle pleurait, pleurait et ses longs cheveux se défirent.Ce fut alors que Hubert entra. En nous voyant échevelés : « Pardon ! — je vous dérange, » dit-il, en faisant mine de ressortir.Gide, Paludes, in Romans, Pl., p. 144.♦ N. || Un échevelé, une échevelée.♦ Par anal. || Nuages échevelés. || Arbres échevelés.3 (…) ils (les palmiers) sont échevelés, à moitié morts, tout jaunes. Le vent, qui fait un bruit d'enfer dans leurs bouquets de palmes, les rebrousse entièrement comme un parapluie retourné.E. Fromentin, Un été dans le Sahara, p. 99.2 Fig. ⇒ Désordonné, effréné. || Une danse échevelée (→ Amusette, cit. 2). — Phrases échevelées.♦ Excessif, désordonné. || Une passion échevelée. || Histoire échevelée. ⇒ Insensé (→ Capricieux, cit. 2). || Poète échevelé. || Romantisme échevelé. || Style échevelé.❖DÉR. Écheveler.
Encyclopédie Universelle. 2012.